Projet de reboisement du BMZ

Contexte du projet
Les côtes sénégalaises sont le siège d’importants échanges qui favorisent une forte productivité biologique profitable à de nombreuses espèces animales et végétales. Elles abritent des habitats particuliers tels que la mangrove et beaucoup d’aires protégées (PNDS, AMP d’Abéné, AMP de Joal-Fadiouth, …). Ces habitats qui servent de refuge à de nombreuses espèces menacées, constituent un maillon essentiel du parcours des oiseaux migrateurs et remplissent d’énormes fonctions écologiques telles que : la maîtrise des crues, la recharge des eaux souterraines, la stabilisation du littoral et protection contre les tempêtes, la rétention et exportation des sédiments et nutriments, la capacité de stockage de carbone, l’épuration de l’eau.
Grâce à ses fonctions à la fois hydrologique et écologique, l’écosystème mangrove est source de moyens d’existence durable pour les communautés riveraines.
Cependant, secouées par les effets des changements climatiques qui se manifestent par une irrégularité interannuelle de la pluviométrie, une diminution de la durée de la saison pluvieuse, un déficit pluviométrique, une hausse des températures, des inondations sporadiques, des sécheresses, etc., les ressources de l’écosystème mangrove se raréfient et se dégradent. Les changements climatiques vont continuer d’affecter de manière très significative cet espace, entrainant la faible productivité de la pêche, de l’exploitation des fruits de mer et des activités connexes notamment celles liées à la transformation des produits halieutiques. Un tel phénomène accentue la vulnérabilité des communautés de base dont leur survie dépend largement de ces ressources.
Les études réalisées dans le cadre des communications nationales sur les changements climatiques ainsi que le PANA du Sénégal, ont mis en relief cette vulnérabilité qui peut réduire les chances de croissance économique dans les zones du projet, étant donné que la filière des ressources halieutiques de la mangrove représente un secteur clé de l’économie locale pour ces dernières.
Pourtant ces populations ont un réel potentiel d’innovation, de formulation et de mise en oeuvre de pratiques locales de gestion et d’exploitation rationnelle des ressources qui se raréfient. Elles ont toujours développé des initiatives d’adaptation pour atténuer les effets d’un environnement peu favorable. Mais ces capacités locales d’adaptation sont déjà plombées par la faiblesse des moyens financiers, matériels, techniques et technologiques. Des actions de reboisement de petite envergure et de protection, sont menées par les populations locales avec l’appui de quelques ONG, du service forestier et des organisations de protection de l’environnement. Mais à moyen et long terme, il est nécessaire d’établir un plan d’utilisation et de gestion durable de la mangrove par le biais d’une approche pluridisciplinaire qui inclue des éléments de promotion des activités socioéconomiques et d’amélioration du cadre de vie des populations locales.
Les enjeux socioéconomiques et écologiques de la mangrove et des ressources halieutiques et les conflits qu’ils génèrent, imposent dans une démarche inclusive, un besoin croissant de gestion durable plus globale, prenant en compte les milieux, leurs ressources et les activités qui s’y développent.